Balzac occupa entre 1840 et 1847 une partie de cette maison de l’ancienne commune de Passy (aujourd’hui rattachée à Paris) située au 47 de la rue Raynouard. Cette maison est devenue en 1910 un musée dédié à Balzac, dont l’accès est gratuit (pour les collections permanentes).
La maison est constituée de 5 pièces, d’une cuisine, de deux cabinets, d’un jardin et de deux entrées, une par la rue Raynouard et une par la rue Berton (ce qui permettait à Balzac, endetté, d’échapper à ses créanciers !)
La première pièce (autrefois la chambre de Balzac) est constituée de portraits ou de sculptures représentant Balzac.
Un homme majestueux, au visage rond et aux cheveux longs et mal coiffés. J’ai bien aimé le portrait de Balzac par Picasso, original et pourtant reconnaissable !
La pièce suivante (autrefois le salon) contient des tableaux de ses proches (son père, sa mère, ou encore Madame Hanska, l’amour de sa vie avec qui il établira une longue relation épistolaire avant de l’épouser 5 mois avant sa mort).
L’audioguide explique que les premiers écrits de Balzac sont médiocres, mais qu’il persiste dans cette voie malgré les doutes de sa famille ; c’est ainsi, en travaillant avec acharnement, en remodelant des dizaines de fois ses textes, qu’il parvient peu à peu à avoir du succès.
Le plus intéressant de cette pièce est sans doute la canne de Balzac, exposée ici, au pommeau en or et orné de turquoises, avec une chaînette appartenant à Madame Hanska. En 1834, Balzac veut “intégrer” le milieu chic parisien et pour briller en société, il commande cette canne, qui va lui coûter une fortune et qui va faire beaucoup parler. En effet, le pommeau s’ouvre et on murmure qu’il y cache un poignard contre ses créanciers. A moins que ce ne soit une mèche de cheveux de Madame Hanska ? La canne fera couler beaucoup d’encre.
Le cabinet de travail de Balzac est le lieu où il travaillait avec acharnement, 18 heures par jour, à la relecture et à la correction de ses textes de la Comédie Humaine. C’est ici qu’il aurait notamment écrit La cousine Bette, Le cousin Pons, Splendeurs et misères des courtisanes…
On imagine l’homme assis à sa table de travail en noyer, regardant vers la porte vitrée donnant sur le jardin… On aperçoit sur la table des marques de la plume de l’écrivain. Il se levait à minuit et écrivait sans relâche jusqu’à 8h du matin, il mangeait, puis se remettait au travail jusqu’à 17h.
On pénètre ensuite dans ce qui était autrefois la salle à manger et qui présente aujourd’hui la cafetière de Balzac, en porcelaine de Limoges, ornée de ses initiales, objet emblématique.
Effectivement, Balzac buvait des litres de café par jour (jusqu’à 50 tasses par jour) pour pouvoir mettre en oeuvre son écriture fleuve. On dit que boire tant de café, en restant assis si longtemps et en dormant si peu aurait conduit l’écrivain à sa perte.
Egalement, disposées au mur, des épreuves de textes annotées par Balzac après édition. Il pouvait demander des dizaines de rééditions après ses corrections sans fin (il pouvait rajouter des personnages d’autres de ses romans), les imprimeurs n’en pouvaient plus !
Enfin, dans la dernière pièce qui était autrefois la chambre d’amis, sont exposées des plaques typographiques représentant les personnages de Balzac, dessinées par Charles Huard et destinées à l’impression des Oeuvres complètes de Balzac.
Il faut réaliser que La Comédie Humaine comprenait plus de 2500 personnages dont on a ici un aperçu, avec Rastignac, Vautrin, le père Goriot, Raphaël de Valentin et d’autres bien moins connus.
J’ai regretté de ne pas avoir pu visiter le jardin, à cause de la pluie. Une fois de plus, on aimerait que la visite dure plus longtemps…
Informations pratiques :
Maison de Balzac
47 rue Raynouard
75016 Paris
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