L’Amour des mots

Je ne sais pas exactement quand mon amour pour les mots a commencé. A l’école primaire j’avais des notes catastrophiques en grammaire, et que cela s’est brusquement amélioré après que j’ai eu un genre de déclic, certainement dû à un professeur. J’adorais les dictées et les rédactions.

Plus tard, j’ai suivi un cursus littéraire au lycée et j’ai continué à l’université de Lettres Modernes de Perpignan, ce qui m’a amené à lire et à étudier de nombreux auteurs, tous les genres, différents styles : des textes latin de l’Antiquité aux chansons de geste médiévales, des pièces de théâtre aux recueils poétiques,  de la littérature du XVIème, XVIIème, XIIIème, XIXème, XXème siècle à la littérature contemporaine.
C’est aussi à l’université que je me suis enrichie sur l’origine des mots et leur nature profonde : je les ai décortiqués avec les cours de grammaire, de stylistique et de rhétorique, je les ai analysés avec l’Histoire des idées grecques et latines ou la lexicologie, je les ai étudiés avec la littérature comparée, la littérature critique et la littérature narrative, je les ai utilisés avec les langues vivantes ou le latin…

Parmi tous les textes sur lesquels je me suis penchée, il y en a qui m’ont plus marqués que d’autres. Ainsi je considère les textes romantiques du XIXème siècle (Musset, Rimbaud, Hugo, Stendhal…), et les tragédies de Shakespeare comme des chefs-d’oeuvre qui m’émeuvent encore aujourd’hui.



Les lectures

La lecture m’a toujours accompagnée, en partie grâce à ma mère et à son amie Annie. Ainsi, à 12 ans, je me régalais de lire la saga Le Seigneur des Anneaux de Tolkien. C’est en lisant qu’on devient écrivain, non ? Les livres m’ont toujours entourée, soit par leur sage présence dans ma bibliothèque, soit en cours de consommation sur ma table de chevet, ou encore en escapade dans ma valise.

Je suis persuadée que certains livres nous transforment et influencent nos écrits. On se nourrit de certains textes, styles ou auteurs ; ils restent en nous après la lecture et, sans que l’on en ait conscience, ils enrichissent notre écriture.

Parmi les livres que j’ai lus au cours de ces années, en voici quelques uns qui m’ont le plus marquée et nourrie, notamment pour Les Larmes du Lac et Les Voyageurs Parfaits :

  • Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë
    (pour le souffle romantique et les esprits) 

  • Shutter Island de Dennis Lehane (pour l’enquête, la psychiatrie)
  • Beloved de Toni Morrison
    (pour la violence de l’esclavage et les présences fantomatiques)
  • L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón
    (pour la présence du livre dans le récit et les récits de vie)
  • Fille du destin de Isabel Allende (pour le style réalisme magique)
  • L’Alchimiste de Paulo Coelho (pour le voyage initiatique et la leçon de vie)
  • La nuit des temps de Barjavel (pour le romanesque et le fantastique)
  • Les fleurs bleues de Queneau
    (pour l’entremêlement des histoires, pour le surréalisme)
  • Le symbole perdu de Dan Brown (pour l’enquête historique)
  • Into the wild de Jon Krakauer (pour l’apologie de la solitude et du voyage)
  • Les romans de Stephen King
    (pour le mélange entre fantastique et vie quotidienne )

Les rencontres et les voyages

Les gens, autant que les lectures, nous touchent au plus profond et finissent par nous inspirer.

L’amour des mots va avec l’amour de l’objet “livre”. J’ai aussi toujours aimé construire des livres avec du papier, du carton et du fil, faire de la reliure ou réparer les vieux livres abîmés, et cela en partie grâce à Robert Amat, professeur, écrivain et poète provençal, qui au-delà de m’avoir donné envie d’écrire, m’impressionnait par ses réalisations avec des mots : de grands mots sculptés dans du polystyrène  et accrochés au mur, ou bien encore ces petits extraits poétiques punaisés sur le volet d’une fenêtre de sa maison, côté rue, à la lecture de tous.

Quand je pense à l’amour du livre, il y a aussi la délicate Amélie, une amie de l’époque universitaire, qui m’a montré comment faire de la colle de farine pour réparer les vieux bouquins, et M. Duca, ce vieil homme qui m’a initié à la reliure, qu’il réalisait avec un grand soin.

Il y a aussi les rencontres passagères, ces gens qu’on croise dans la rue et dont l’image reste gravée en nous, ces gens avec qui l’on ne discute qu’une fois et dont l’histoire nous touche, ou ces amis d’un jour à l’échelle d’une vie (ces rencontres brèves mais intenses, je pense ici aux amis connus en Ecosse).

Ah l’Ecosse, toujours l’Ecosse me direz-vous… Oui, mais tous ces paysages du monde, la beauté de la nature, ici ou ailleurs, les voyages, tout cela m’inspire aussi pour mes livres. Que l’on aille en Provence, en Ecosse, en Sicile ou que l’on reste chez soi, la campagne ou les villes dessinent un horizon inoubliable dans notre esprit, et nourrissent l’écriture.