Agnès Pinson, du blog destination passions, m’a gentiment invitée à écrire une tribune sur son site.
Vous y trouverez mon interview par moi-même 😄
L’occasion de me connaître un peu mieux et d’en savoir plus sur mes livres.
Entre douceur, poésie et voyage, venez vous faire bercer par quelques confidences.

Je vous mets ici quelques extraits.

Pourquoi est-ce que la notion de voyage te semble aussi importante ?

Le voyage permet de se dépasser, de s’enrichir, d’aller vers l’autre.

Découvrir un nouveau pays ou une nouvelle culture est une expérience qui nous transforme et nous fait revivre. Découvrir l’autre permet de se découvrir soi. Sortir du quotidien par le voyage permet de mieux appréhender son existence, de l’apprécier, de ne pas gâcher une seconde du temps qui nous est imparti.

Je trouve qu’il permet de se sentir vivant, tout simplement.

Le voyage n’est pas forcément mobile, il peut aussi être intérieur : la vie elle même est un voyage que chacun vit à sa façon. On peut voyager en lisant, j’aime beaucoup la notion de voyage immobile.

La lecture est donc aussi un voyage, quand le lecteur accepte d’embarquer avec l’auteur et de se laisser guider vers le territoire inconnu que sont les premières pages d’un livre.

Quel est le livre que tu as le plus aimé écrire ?

J’ai aimé tous les écrire. Bien sûr, Les Larmes du Lac a été plus difficile mais le plus prenant, car le sujet sous-jacent du deuil périnatal me touchait personnellement. Le livre a aussi demandé beaucoup de recherches historiques : j’ai aussi fait des recherches sur l’histoire de la ville, j’ai regardé des photos anciennes, j’ai travaillé même l’arbre généalogique de Rebecca et Alexandre, les cousins descendants de la lignée maudite. J’ai toujours aimé l’histoire, fouiller le passé (et j’ai d’ailleurs fait mon propre arbre généalogique, qui remonte jusqu’aux années 1600 ! Et vous savez quoi, j’ai des ancêtres en Ecosse !).

St Andrews m’a beaucoup marquée, j’ai passé un an en échange Erasmus là-bas en Ecosse et je voulais vraiment faire vivre cette ville dans un livre. Et que dire de l’Ecosse, de l’accent écossais, des paysages à couper le souffle, de la brume qui recouvre tout… Le lieu parfait pour une histoire entre réalité et fiction.

J’ai mis 5 ans à écrire Les Larmes du Lac.

Celui avec lequel j’ai pris le plus de plaisir a été le recueil de nouvelles Itinéraires Inattendus, car les personnages changent à chaque nouvelle, le décor aussi, laissant plus de place à mon imagination. On s’amuse un peu plus, il y a moins d’investissement dans les personnages et les détails sur les lieux, c’est plus léger, si j’ose dire. Bien sûr certaines de mes nouvelles parlent de sujets graves, comme La Femme sans Visage, une fable métaphorique qui met en scène deux femmes blessées intérieurement.

Le sujet du deuil périnatal est rarement évoqué en littérature, n’as-tu pas eu peur d’effrayer les lecteurs avec ce sujet sombre ?

Je comprends que ce sujet puisse rebuter certains lecteurs, il est encore tabou. Mais j’aime sortir des sentiers battus… Dans mon livre, ce deuil est une « casserole » que traîne l’héroïne et qui explique certains de ses comportements. Ce n’est pas le thème principal du roman mais il apporte de la profondeur au personnage principal, lui donne un « esprit torturé » et l’occasion idéale de mélanger réalité et illusion. Les moments difficiles font aussi partie de la vie et il faut juste apprendre à vivre avec et en parler dans les livres. Comme disait Sénèque : «La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie.»

On dit souvent de tes écrits qu’ils ont un côté poétique. Dans « Les Larmes du Lac », tu places en tête de chapitre de belles citations. La poésie est importante pour toi ?

C’est vrai, on me fait souvent ce retour sur l’aspect poétique de mon texte ; mais quand j’écris, je ne m’en rends pas compte. Cela doit faire partie de mon style, de mon amour pour les mots et aussi de ma formation littéraire. J’ai fait des études de Lettres à la faculté de Perpignan et j’ai été bercée par la poésie de Rimbaud, Baudelaire, Hugo, Apollinaire ou même Racine. Pour moi, la poésie, c’est aimer les mots et savoir les utiliser comme un baume, savoir toucher le cœur des lecteurs.

MARIE HAVARD, TRIBUNE LIBRE POUR AGNÈS PINSON

Vous pouvez retrouver la totalité de la tribune ici : Tribune libre de Marie Havard

Merci Agnès !