Je suis ravie de vous annoncer que “Dans l’Impasse du Chat” a été sélectionné pour faire partie du recueil Indé Panda du mois d’octobre 2018 !

Sommaire de l'indé Panda n6

Sommaire de l’Indé Panda n6

Vous vous souvenez ? J’avais participé à la première édition de ce magazine dédié aux indépendants en 2016, avec La Femme sans Visage. En octobre, l’Indé Panda fêtera ses 2 ans et je suis ravie de faire partie de ce recueil de nouvelles ! 🙂

J’ai participé à l’appel à textes en avril, avec 52 autres candidats. Le comité de lecture constitué de 8 membres a lu ma nouvelle et a émis des avis divers qui se sont terminés par des notes sur 20, et ce, en 2 tours pour ne sélectionner que les 12 meilleures nouvelles.

Au premier tour, ma nouvelle s’est classée 3ème sur 53 avec une note moyenne de 16.6/20 et 4 coups de cœur de la part du jury. Au deuxième tour, ma nouvelle s’est classée 8ème sur 12 avec une note moyenne de 15.1/20. La meilleure note du deuxième tout est 17/20 et la moindre 14.8/20 : autant vous dire que ce sont des nouvelles de qualité qui vous attendent !

Dans l’Impasse du Chat

 

En attendant de découvrir ma nouvelle dans le recueil en octobre 2018, voici les premières lignes :

    Dans l’impasse du chat se trouvait un beau jardin dans lequel poussaient des Belles de Nuit roses comme le soleil couchant et de la Monnaie du Pape aux reflets d’argent. Les fourmis s’affairaient en procession sur la tige d’une rose trémière, comme sur un chemin de croix, sous le regard des geckos abrités derrière les pierres chaudes. Les abeilles côtoyaient les bourdons sur les lavandes en fleur, dans un spectacle gracieux et aérien tandis que dans les arbres, au fond du jardin, des cigales les accompagnaient en musique en faisant vibrer leurs cymbales. Les feuilles nacrées de la Monnaie du Pape tremblaient sous l’effet du vent et certaines d’entre elles, plus téméraires, se détachaient pour virevolter en paillettes vers un territoire qu’elles n’avaient encore jamais exploré.

Un chat se promenait lentement, tel le roi des animaux, dans ce jardin sauvage, dans l’espoir d’y croquer quelque oiseau insouciant. Il avait fait de la rue entière son territoire, qu’il gérait d’une poigne de fer, et quiconque pénétrait dans l’impasse ou dans le jardin, pour peu qu’il soit félin, recevait un bon coup de griffe. Le matou avait le sens de la propriété. Est-ce qu’il laissait traîner ses pattes sur les terrains des autres chats, lui ? Bien sûr que non. Alors que les petits minets le laissent tranquille, c’était chez lui ici et il ne partageait pas son espace.

Il aimait plus que tout cet endroit et il souhaitait qu’il reste le havre de paix qu’il appréciait tant. Il connaissait les moindres recoins de ce jardin, de la rangée d’arbres du fond au puits central, du tas de bois au vieux rosier, de la terre sèche à la vigne vierge, des herbes hautes au trou à serpent. En fin de matinée, il se mettait en boule en haut du muret pour savourer le soleil. C’était bien chaud. De là, il observait ses sujets d’un œil entrouvert : les allers et venues des mouches, le quotidien des insectes, le dandinement des plantes… C’était son royaume, et lorsque le spectacle ne lui plaisait pas, il le faisait savoir d’un coup de dent. L’après-midi il cherchait plutôt l’ombre, parfois sous un vieux bout de bois, parfois sur le rebord d’une fenêtre de la rue. Et le soir, ah le soir, il rôdait à droite et à gauche, il suivait des odeurs nouvelles qui le stimulaient, et chassait les rats des champs, les grenouilles ou les hérissons.

Par ici, il ne se passait rien de plus que l’ordinaire d’un chat et le matou appréciait sa puissance solitaire en savourant l’instant présent.

Une nuit, toutefois, sa tranquillité fut brisée par les phares aveuglants d’une voiture. Ces satanées lumières artificielles détraquaient sa vision nocturne et activaient les fentes de ses pupilles. S’il y avait bien une chose qu’il détestait par-dessus tout, c’était les voitures. Et les chiens aussi. Mais les voitures étaient pernicieuses, elles vous éblouissaient puis, profitant de votre aveuglement, vous ratatinaient avant que vous ayez pu dire ouf. Une seule autre personne habitait dans cette impasse, une vieille dame très gentille – elle lui mettait souvent du lait dans une coupelle sur le pas de la porte lorsqu’il lui rendait visite – et cette dame n’avait pas une de ces horribles voitures. Alors tout de suite, le chat sentit que c’était anormal. D’un bond, il se cacha derrière le tas de bois pourri et observa.

Un mot sur L’Indé Panda

Ce magazine numérique est géré par des bénévoles passionnés de lecture, d’écriture et d’auto-édition. Et bravo ! Car depuis sa création, L’Indé Panda a sorti 5 recueils de nouvelles, un par trimestre, tous gratuits ! Cliquez sur les images ci-dessous pour les découvrir :

Plus d’infos sur le site web de l’Indé Panda